Nous sommes tous à la fois forts et vulnérables - Valerie Colin-Simard
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André : "Nous sommes tous àla fois forts et vulnérables"
Vos témoignages

"Nous sommes tous àla fois forts et vulnérables"

André a 29 ans et c’est la première fois qu’il a une relation sexuelle avec une femme. Il me dit qu’il découvre la puissance du désir féminin et que cela lui fait peur. Je lui fais préciser :
- Et vous avez peur de quoi ?
- De ne pas pouvoir la satisfaire. Nous avons fait l’amour pendant trois ou quatre heures et elle voulait encore recommencer. C’était comme un puits sans fond. Comme si son désir était sans fin.
- Voulez-vous dire que vous vous sentiez obligé de la satisfaire de façon parfaite ?
- Oui.
- Alors qu’en réalité, vous n’aviez plus envie…
- Non.
- Je vous fais d’abord remarquer que demander et redemander ainsi à faire l’amour avec vous, c’est un bel hommage qu’elle vous rend. Ça vous fait quoi quand je vous dis ça ? Il ouvre de grands yeux étonnés.
- Cela me trouble. Je n’avais jamais vu ça comme ça.
- Qu’est-ce qui vous empêche de lui dire : « Ma chérie, j’adore faire l’amour avec toi et en même temps, là, tout de suite, je n’en peux plus et je n’ai plus envie. » Il me regarde à nouveau avec stupeur et après un long silence, bredouille :
- Je craindrais de me montrer faible.
- Seriez vous d’accord pour que je vous dise, en tant que femme, comment je le vivrais si vous me le disiez à moi ?
- Bien sûr !
- Je vous respecterais encore davantage. Dire ce que vous ressentez, c’est au contraire, exprimer qui vous êtes. Et ce que vous voulez. C’est d’une grande puissance. Un long silence. André finit par lâcher :
- Je suis sous le choc. Je n’y avais jamais pensé. Je lui avais dit aussi, juste avant :
- Cette capacité infinie du désir, vous l’avez en vous aussi. Que nous soyons hommes ou femmes, nous sommes tous à la fois forts et vulnérables, masculin et féminin. Il m’a alors regardé comme si je lui avais donné le scoop du siècle. Je le lui ai dit. Et d’une certaine manière, c’était le cas.

André

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