Si c’est moi qui désire ou qui ressent, cela n’a pas de valeur - Valerie Colin-Simard
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Estelle : "Si c’est moi qui désire ou qui ressent, cela n’a pas de valeur"
Vos témoignages

"Si c’est moi qui désire ou qui ressent, cela n’a pas de valeur"

Estelle s’assoit en face de moi et reste quelques instants en silence. Puis me demande si nous pouvons rester ainsi encore une minute. Quand elle ouvre à nouveau les yeux, je lui souris. Elle me dit alors :
- Ici c’est mon havre de paix, je m’autorise à me reconnecter avec moi-même. Estelle a 31 ans et après plusieurs années de désarroi, elle a enfin trouvé une stabilité. Un travail intéressant, une famille, de nombreux soutiens. Et pourtant, elle ne se sent pas heureuse.
- Je me sens aspirée par un tourbillon de travail, d’action, de mouvement. Je n’arrête pas. Je sais qu’on me demande de m’arrêter, de prendre du temps pour moi...
- « On » ? Impossible pour Estelle d’assumer son désir de ralentir. Valeur du féminin. Derrière son « on » se cachent pour elle des guides ou des anges et pourquoi pas ? Je ne suis pas là pour remettre en question ses convictions, si elle lui font du bien. Le seul problème, c’est que ces "guides" deviennent une autorité (valeur du masculin) à laquelle elle donne tout pouvoir. C’est comme si elle n’en avait plus aucun.
- Et vous, Estelle, de quoi avez-vous envie ? Comment pourriez vous reformuler ce qu’"on vous demande" en disant « je » ? Estelle a beaucoup de mal à le faire. Elle ne sait encore se positionner qu’en objet face à son entourage. Pas en sujet qui assumerait ses désirs et ses envies. Elle remet son pouvoir entre les mains des autres, en l’occurence ses guides. La porte ouverte aux abus. Il est convenu entre nous qu’elle peut m’envoyer des e-mails pour déverser le trop plein d’émotions et d’évènements qu’une séance de 45 mn ne peut pour l’instant contenir. A la fin de la séance, elle me lance :
- Je sens que vous en avez marre de mes mails ! Je lui demande :
- Et vous, Estelle, en avez-vous marre ? C’est le cas. Elle se rend compte qu’elle en éprouve de moins en moins le besoin.
- Voulez vous savoir maintenant ce qu’il en est pour moi ?
- Oui, bien sûr ! Je n’en avais pas marre du tout. Et j’étais sincère.
- Est ce que vous pouvez voir que vous étiez là aussi en train de m’attribuer des sentiments qui en réalité vous appartenait à vous ? Comme au début de notre séance, avec vos "guides".
- Oui, admet-elle. Si c’est moi qui désire ou qui ressent, cela n’a pas de valeur. Juste avant de partir, sur le pas de la porte, elle me dira : « Je suis contente, je me suis rebranchée avec le calme à travers vous ».

Estelle

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